La stéatorrhée se caractérise par des selles graisseuses et nauséabondes, et est la manifestation clinique la plus courante de l’IPE. Cependant, elle peut se manifester seulement lorsque la maladie a atteint un stade avancé2,3.
Toutefois, les symptômes associés à la stéatorrhée ne sont pas toujours présents puisque5 :
- Certains patients atteints d’un cancer du pancréas mangent moins et limitent leur consommation de matières grasses.
- Les opioïdes que les patients prennent parfois pour soulager leur douleur peuvent causer une constipation qui masque les symptômes.
Complications
Les complications découlant de la maldigestion et de la malabsorption pourraient avoir progressivement un effet néfaste sur le bien-être d’un patient et se répercuter sur l’évolution de la maladie sous-jacente, en plus d’accroître la morbidité et la mortalité6-8. Pour une présentation complète des complications de l’IPE, CLIQUER ICI.
Diagnostic
Les patients atteints du cancer du pancréas qui présentent de la douleur abdominale, une diarrhée, des carences alimentaires et une perte de poids non intentionnelle devraient faire l’objet d’un dépistage de l’IPE3.
Plusieurs méthodes permettent de diagnostiquer l’IPE. Les méthodes indirectes sont les plus souvent utilisées en milieu clinique. Pour obtenir une présentation détaillée de ces techniques, CLIQUER ICI.
Traitement
Chez environ 80 % à 90 % des patients atteints d’un cancer du pancréas, le cancer est inopérable ou est à un stade métastatique avancé. C'est pourquoi on opte pour un traitement palliatif dont le but est d’atténuer les symptômes, notamment les problèmes gastro-intestinaux et alimentaires2.
Un traitement précoce de l’IPE est recommandé pour réduire les symptômes et améliorer l’absorption des graisses et la prise de poids chez les patients atteints d’un cancer du pancréas2,3.
Pour les patients présentant une IPE causée par un cancer du pancréas, le traitement de substitution d’enzymes pancréatiques (TSEP) est le traitement usuel de l’IPE2,3.
Les études cliniques ont montré que le TSEP est efficace et important pour la prise en charge nutritionnelle des patients atteints d’un cancer du pancréas inopérable3.
Le traitement de substitution d’enzymes pancréatiques (TSEP) permet d’augmenter le poids corporel et l’absorption des graisses chez les patients atteints d’IPE dont le cancer de la tête du pancréas est inopérable, comparativement au placebo9.
Conception de l’étude
Dans cet essai à double insu et à répartition aléatoire d’une durée de huit semaines, 21 patients atteints d’un cancer de la tête du pancréas inopérable ont reçu soit une dose élevée d’un traitement de substitution à base de pancréatine entérosoluble, soit un placebo. Les capsules du traitement actif contenaient 25 000 unités Ph. Eur. de lipase, 1 250 unités Ph. Eur. de protéase et 22 500 unités Ph. Eur. d’amylase. Les patients prenaient deux capsules par voie orale avec leurs repas principaux et une capsule avec chaque collation. Tous les patients ont reçu des conseils de nutrition9.
Une intervention nutritionnelle (TSEP, supplémentation alimentaire ou consultation avec un diététiste) auprès des patients présentant une IPE causée par un cancer du pancréas pourrait améliorer le taux de survie10.
Répercussions de l’intervention nutritionnelle
Il s’agissait d’une analyse rétrospective réalisée dans un seul centre incluant tous les patients consécutifs au cours d’une période d’un an qui ont reçu un diagnostic de cancer du pancréas (adénocarcinome canalaire pancréatique et tumeurs neuroendocrines). L’objectif était d’évaluer la prévalence de l’IPE et les répercussions d’une intervention nutritionnelle sur la survie globale. Sur les 183 patients admissibles, la majorité (83 %) avait été orientée vers la chimiothérapie palliative, et 63 % présentaient des symptômes d’IPE. Sur les 79 patients (43 %) visés par une intervention nutritionnelle, 93 % ont reçu un TSEP, 4 % ont reçu des suppléments alimentaires et 4 % ont été adressés à un diététiste10.
- Une intervention nutritionnelle (TSEP, supplémentation alimentaire ou consultation avec un diététiste) était un facteur indépendant associé à une survie plus longue (10,2 mois vs 6,9 mois, p = 0,015)10.
- Les patients visés par une intervention nutritionnelle étaient plus susceptibles de recevoir le traitement de chimiothérapie (65,8 % vs 50 %; p = 0,03)10.
L’évaluation de l’apport nutritionnel par un diététiste représente une partie importante de la prise en charge de l’IPE chez les patients atteints d’un cancer du pancréas3.
- Les suppléments alimentaires d’acides gras oméga-3 devraient être envisagés chez les patients atteints d’un cancer du pancréas, puisque ce type de supplément pourrait supprimer le processus inflammatoire présent dans les cas de cachexie liés au cancer3.
- L’IPE peut entraîner des carences en vitamines liposolubles, comme les vitamines A, D, E et K; il faudrait alors aussi songer à donner des suppléments vitaminiques3.
Pour en savoir plus sur le traitement de l’IPE par le TSEP, la posologie du TSEP et d’autres aspects de la prise en charge de l’IPE, CLIQUER ICI.