Diagnostic de l’IPE

Le diagnostic d’IPE commence par une évaluation de l’état clinique d’un patient et de ses symptômes, comme la douleur abdominale, les selles et la perte de poids non intentionnelle.

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Professeur Domínguez-Muñoz

Directeur du service de gastroentérologie, Hôpital universitaire de Saint Jacques de Compostelle, Espagne

Professeur David Sanders

Gastroentérologue-conseil, Hôpital Royal Hallamshire et Université de Sheffield, R.-U.

Avis de non-responsabilité : Les points de vue exprimés sont ceux des professionnels de la santé et n’engagent aucunement ni les hôpitaux pour lesquels ils travaillent ni Viatris.

Plusieurs tests, de fiabilité et de coût variables, permettent de diagnostiquer l’IPE1. Bien que les tests effractifs représentent les méthodes d'évaluation de la fonction exocrine du pancréas les plus directes et les plus précises, leur coût et leur nature effractive limitent leur utilisation systématique dans la pratique clinique1.

Par ailleurs, les tests non effractifs gagnent en popularité en milieu clinique. Ces tests sont décrits de façon plus détaillée ci-dessous.

Dosage de l’élastase fécale pour évaluer la fonction pancréatique

Ce test permet de mesurer la quantité de l’enzyme pancréatique (exocrine) élastase-1 présente dans les selles2,3.

Ce test est populaire dans un contexte clinique puisqu’un seul échantillon de selles suffit et qu’il est relativement simple à réaliser2.

Les taux d’élastase-1 fécale sont mesurés à l’aide de la méthode ELISA*1

Sensibilité2

  • ~100 % Pour l’IPE grave
  • 77 à 100 % Pour l’IPE modérée
  • 0 à 63 % Pour l’IPE légère

Spécificité2

~93 % (chez 7 % des patients présentant une diarrhée, le résultat peut être un faux positif)

Détection1

< 200 μg/g dans les selles
= légère insuffisance de l’enzyme pancréatique

< 100 μg/g dans les selles
= grave insuffisance de l’enzyme pancréatique

* ELISA, pour enzyme-linked immunosorbent assay, soit méthode immunoenzymatique

Une corrélation a été établie entre les niveaux d’élastase-1 fécale et le débit des enzymes pancréatiques4.

  • Il est maintenant possible d’utiliser diverses techniques d’imagerie comme l’échographie endoscopique, l’imagerie par résonance magnétique ou la tomodensitométrie (TDM) pour détecter de façon précoce les maladies pancréatiques5.

Dosage des graisses fécales pour le diagnostic de l’IPE

Le dosage des graisses fécales sur trois jours est le test de référence permettant de diagnostiquer et de quantifier la stéatorrhée (présence excessive de graisse dans les selles), un indicateur de la maldigestion des matières grasses1.

Le coefficient d’absorption des graisses est calculé à partir d’un dosage des graisses fécales sur 72 heures1.

Les patients doivent suivre un régime strict et consommer 100 g de matières grasses par jour pendant 3 à 5 jours.

La totalité de selles excrétée pendant trois jours est recueillie et combinée en vue d’être analysée.

Il y a stéatorrhée si le pourcentage de matières grasses ingérées est :

>7 % chez les patients de plus de six mois

>15 % chez les patients de moins de six mois

La nature désagréable de ce test le rend très impopulaire tant auprès des patients que des techniciens de laboratoire. De plus, il ne permet pas de distinguer les causes pancréatiques des autres causes1.

Test respiratoire pour le diagnostic de l’IPE

Le test respiratoire mesure le métabolisme d’un substrat radiomarqué (13C) par les enzymes pancréatiques6.

Ce test extrêmement robuste et reproductible s’utilise facilement en contexte clinique6.

Un substrat radiomarqué (triglycérides mixtes marqués au 13C) est donné par voie orale avec un repas d’épreuve6.

  • Une partie du substrat est métabolisée par les enzymes pancréatiques.
  • Une transformation métabolique plus poussée de ces produits génère du 13CO2, qui est libéré dans l’air expiré.
  • La quantité de 13CO2 dans l’air expiré peut être mesuré par spectrométrie de masse ou par une analyse infrarouge et est liée à la fonction pancréatique.

Comment le test respiratoire fonctionne-t-il?

La sensibilité du test respiratoire, pour le diagnostic de la maldigestion des graisses, est supérieure à 90 %6.

CONSTATATION

En présence de pancréatite chronique, la sensibilité du dosage de l’élastase-1 fécale pour le diagnostic de l’IPE se situe entre 0 et 63 % dans les cas légers à modérés et entre 77 et 100 % dans les cas modérés à graves d’IPE.

Smith, RC et al. 20151

Références

  1. Smith RC, Smith SF, Wilson J, Pearce C, Wray N, Vo R, et al. Australasian guidelines for the management of pancreatic exocrine insufficiency. Australasian Pancreatic Club, October 2015. pp 1-122.
  2. Sikkens EC, Cahen DL, Kuipers EJ, et al. Pancreatic enzyme replacement therapy in chronic pancreatitis. Best Pract Res Clin Gastroenterol. 2010;24:337-47.
  3. Leeds JS, Oppong K, Sanders DS. The role of fecal elastase-1 in detecting exocrine pancreatic disease. Nat Rev Gastroenterol Hepatol. 2011;8:405-15.
  4. Bian Y, Wang L, Chen C, Lu JP, Fan JB, Chen SY, et al. Quantification of pancreatic exocrine function of chronic pancreatitis with secretin-enhanced MRCP. World J Gastroenterol. 2013;19(41):7177-82.
  5. Choueiri NE, Balci NC, Alkaade S, et al. Advanced imaging of chronic pancreatitis. Curr Gastroenterol Rep. 2010;12:114-20.
  6. Domínguez-Muñoz JE. Pancreatic exocrine insufficiency: diagnosis and treatment. J Gastroenterol Hepatol. 2011;26(Suppl 2):12-16.